Voila un an déjà que nous nous sommes réunis rendant Hommage
à cet aventurier qu’était Jordi Magraner, l’année dernière les trois becs
s’imposaient devant nous et ce 3 août, le sentier menant jusqu’au château de
Pierre-gourde nous guidait pour cet hommage.
Ce matin là, le départ était prononcé au levé du soleil au
nombre de huit kamarades, dont les âges s’étendaient de 17 à 71 ans ce qui
laisse montré la force de chacun pour rendre hommage à un kamarade autant qu’un
ami pour certains.
Nous entamâmes cette randonnée à travers les bois, sur des
sentiers déjà bien empruntés, où chacun pu entamer des discussions sur des thèmes
libres de toutes ingérences se laissant guider par ces pas, les divers thèmes
abordés, les individualités. Nombres de faits de sociétés furent au gout du
jour, également des nouvelles de l’empire.
Les sentiers se poursuivaient à travers des passages
étroits, au dessus de rivières, le long de chemins goudronnés, ou travers
certaines propriétés reculées. Les montées se dessinaient devant nous et nous
poussaient à l’effort pour encore mieux prouver nos valeurs face à la
difficulté. Des chants étaient sifflotés tout au long de cette première partie tout
en s’hydratant à chaque pause méritée.
Le château en vue, quelques centaines de mètres nous
séparant, nous avons entamé la montée finale.
Une fois au centre du château, sur une pierre fouetté par
les vents nous entonnâmes le chant de fidélité, un texte écris par un de nos
amis marqua l’instant, je vous retranscrit celui-ci :
« Jordi nous a quitté, il y a 10 ans. C’était au début
d’un mois d’août 2002. Assassiné par les Taliban.
Catalan de Valencia où il retournait régulièrement à
l’occasion des fêtes de Fallas, Jordi grandit en France, dans la Drôme, sans
jamais oublier ses racines.
Grand connaisseur du monde animal, herpétologue reconnu, il
défendit sa conception païenne de la nature au sein de nombreuses associations
rhône-alpines.

Habité par une idée de la grandeur que l’époque et l’Europe
ne permettaient plus, il s’en alla chercher l’aventure et la réponse à quelques
questions fondamentales dans la zone sauvage et troublée de l’Asie centrale. Plus
précisément l’Hindou Kouch, où, lancé sur les traces des Hominidés reliques, il
découvrit le peuple kalash, ultime vestige des migrations indo-européennes et
derniers païens de cette région du monde, vivant sous la menace d’un islam
arrogant et d’une modernité déstructurant.
Convaincu que le destin des Européens était lié de façon
mystique et profonde à cette poignée d’hommes et de femmes restés fidèles à
leurs dieux anciens, il décida de s’installer dans ces vallées montagneuses
perdues et de vivre à leurs côtés. Il récolta des fonds, s’engagea auprès des
autorités locales et monta l’ambitieux programme des Conteurs de la tradition,
afin d’éviter la césure entre les générations.
Un activisme qui ne fut pas du goût des musulmans les plus
intransigeants. Exposé comme jamais dans une zone bouleversée par les
agissements d’Al-Qaïda et les aveugles ripostes américaines, Jordi fut éliminé
sur ordre du commandement taliban, bien décidé à s’accaparer les zones
frontalières et à mettre aux pas les infidèles.
Jordi n’était pas vieux quand il disparut. Mais il eut la
vie qu’il s’était choisi, et c’est aujourd’hui une chose rare et précieuse.
Ishpata baya ! Salut à toi, frère ! »
Le texte terminé nous lançâmes au vent trois Europe jeunesse
révolution avant d’entonner les oies sauvages et j’avais un camarade.
Le temps était venu pour nous de manger un petit
casse-croute pour reprendre quelques forces tout en nous remémorant quelques
souvenirs avant de repartir pour le retour jusqu’à notre point de départ, nous passâmes
par des sentiers le long de foret tout en croisant des familles.
La chaleur se faisait de plus en plus grande car midi
approchait et plus que quelques kilomètres nous séparés de notre arrivée. Une
heure de marche environ nous attendait, nous redoublions d’effort autant les
uns que les autres tout en s’imposant quelques pauses pour boire.
Retrouvant notre point de départ sur les hauteurs du
village, nous avons admiré la vue et partager quelques explications sur le
paysage du coin, avant de finir la randonnée a travers les ruelles étroites de
ce village de caractère.
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