jeudi 8 mai 2014

L'amérique veut du bien a la Russie....

Paul Craig Roberts



Washington n’a pas l’intention de faire en sorte que la crise en Ukraine puisse
 être résolue. N’ayant pas réussi à s’emparer du pays et expulser la Russie
 de sa base navale de la mer Noire, Washington voit dans cette crise de
 nouvelles opportunités.
L’une d’elles consiste à redémarrer la guerre froide en forçant le gouvernement
 russe à occuper les zones russophones en Ukraine, où les manifestants
 s’opposent aux marionnettes du gouvernement anti-russe installé
à Kiev par le coup d’Etat américain. Ces régions de l’Ukraine sont
 d’anciennes parties de la Russie elle-même. Elles étaient rattachées
 à l’Ukraine par les dirigeants soviétiques au 20ème siècle, quand l’Ukraine
 et la Russie faisaient partie du même pays, l’URSS.
Les manifestants ont essentiellement mis en place des gouvernements indépendants
 dans les villes. La police et les unités militaires envoyées pour réprimer les
 manifestants, appelés « terroristes » à la mode américaine, ont, pour la plupart,
 fait jusqu’à présent défection et ont rejoint les manifestants.
Avec leur incompétence Obamaïesque, la Maison Blanche le Département d’Etat
 ont raté la reprise de l’Ukraine par Washington, ainsi Washington a tout mis
 en œuvre pour en rejeter la responsabilité sur la Russie. Selon Washington
 et ses presstitués de médias [de l’argot presstitute], les manifestations sont
 orchestrées par le gouvernement russe et n’ont aucune réelle légitimité
. Si la Russie envoie ses troupes pour protéger les citoyens russes dans ses
anciens territoires, cette action sera utilisée par Washington pour confirmer
 sa propagande d’une invasion russe (comme dans le cas de la Géorgie), et
 la Russie sera encore diabolisée.
Le gouvernement russe est dans une situation difficile. Moscou ne veut pas
 assumer la responsabilité financière de ces territoires, mais ne peut pas non
 plus rester à l’écart et laisser les Russes être mis à terre par la force.
 Le gouvernement russe a tenté de garder l’Ukraine intacte, en s’appuyant
 sur les élections à venir en Ukraine pour laisser émerger des dirigeants plus
 réalistes que les « vendus » installés par Washington.
Néanmoins, Washington ne veut pas d’une élection qui pourrait remplacer
 ses pantins et qui amènerait à une coopération avec la Russie pour
 résoudre la situation. Il y a de bonnes chances que Washington dise à
 ses laquais à Kiev de déclarer que la crise provoquée en Ukraine par
 la Russie empêche la tenue de cette élection. Les marionnettes de l’OTAN
 vendues à Washington soutiendraient bien sûr cette déclaration.
Il est presque certain que, malgré ses espoirs, le gouvernement russe soit
 confronté à la poursuite de la crise [diplomatique] autant qu’au
 gouvernement fantoche de Washington installé en Ukraine.
Le 1er mai, l’ancien ambassadeur de Washington en Russie, désormais
  « commandant en second » [NdT : en fait secrétaire général adjoint]
 de l’OTAN mais en fait l’individu qui, étant américain, décide des frappes
, a déclaré que la Russie n’était désormais plus un partenaire mais
un ennemi. L’Américain, Alexander Vershbow, a déclaré aux journalistes
  que l’OTAN renonçait à « se rapprocher de Moscou » et qu’elle allait
 bientôt déployer un grand nombre de forces de combat en Europe
 de l’Est. Vershbow a appelé cette politique agressive de déploiement
 les “éléments défensifs de la région“.
En d’autres termes, nous sommes encore confrontés au mensonge que
 le gouvernement russe va oublier tous ses problèmes en Ukraine et
 lancer des attaques sur la Pologne, les pays Baltes, la Roumanie la
 Moldavie, ainsi que sur les régions d’Asie centrale de la Géorgie, de
 l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. Le pipeauteur Vershbow veut moderniser
 les forces armées de ces états fantoches à la botte des américains
 et « saisir l’occasion de prendre en compte la réalité du terrain en
 acceptant l’adhésion des pays candidats à l’OTAN ».
Ce que Vershbow a dit au gouvernement russe est qu’il doit compter
 sur la bonne volonté et le caractère raisonnable de l’Ouest pendant
 que nous mettons en place des forces militaires suffisantes pour
 empêcher la Russie de venir en aide à ses citoyens opprimés en Ukraine.
 Notre diabolisation de la Russie fonctionne bien. Elle vous a fait hésiter
 à agir lors de la courte période où vous pouviez nous devancer et saisir
 vos anciens territoires. En attendant vous nous donnez le temps de
 masser des forces à vos frontières; de la mer Baltique à l’Asie centrale.
 Cela va vous distraire et vous éloigner de l’Ukraine. L’oppression que
 nous allons  infliger aux Russes d’Ukraine va vous discréditer, et les
 ONG que nous finançons en Fédération de Russie feront appel aux
 sentiments nationalistes pour renverser votre gouvernement que ne
 sera ainsi pas venu à l’aide des Russes et n’aura pas protégé les
 intérêts stratégiques de la Russie.
Washington se lèche les babines, y voyant une occasion
 de convertir la Russie en Etat fantoche.
Poutine va-t-il rester assis tranquillement avec ses espoirs
 tout en attendant la bonne volonté de l’Occident
 afin de trouver une solution alors que Washington tente
 d’organiser sa chute ?
Le moment de vérité approche; la Russie devra soit à agir pour mettre
 fin à la crise, soit accepter l’enlisement actuel et les distractions
 dans son arrière-cour. Kiev a lancé des frappes aériennes sur les
 protestataires à Slavyansk. Le 2 mai le porte-parole du gouvernement
 russe Dmitri Peskov a déclaré que l’utilisation de la violence
 par Kiev avait détruit l’espoir de désescalade suite à l’accord de Genève.
 Pourtant, le porte-parole du gouvernement russe a de nouveau
 exprimé l’espoir du gouvernement russe que les gouvernements
européens et Washington allaient faire en sorte d’interrompre les
 frappes militaires et mettre la pression du gouvernement de Kiev
 pour satisfaire les manifestants de manière à maintenir l’unité
 Ukrainienne et rétablir des relations amicales avec la Russie.
C’est un faux espoir. Il suppose que la doctrine Wolfowitz [1] n’est que
 des mots, mais ce n’est pas le cas. La doctrine Wolfowitz est la
 base de la politique américaine envers la Russie (et la Chine).
 La doctrine stipule que tout pouvoir assez fort pour rester indépendant
 de l’influence de Washington doit être considéré comme « hostile » :
« Notre premier objectif est d’empêcher la réémergence d’un nouveau
 rival, que ce soit sur le territoire de l’ancienne Union soviétique
 ou ailleurs, qui constituerait une menace sur l’ordre [des relations
 internationales] équivalente à celle posée auparavant par l’Union
 soviétique. C’est une considération [dominante] sous-jacente à la
 nouvelle stratégie de défense régionale et qui demande que nous
 nous efforcions d’empêcher toute puissance hostile de dominer 
une région dont les ressources pourraient, sous contrôle consolidé,
 être suffisantes pour produire l’énergie mondiale.»
La doctrine Wolfowitz fournit la justification de la domination de
 Washington sur toutes les régions. C’est cohérent avec l’idéologie
 néoconservatrice des Etats-Unis comme étant le pays « indispensable
 » et « exceptionnel » donnant droit à l’hégémonie mondiale.
Russie et la Chine sont sur le chemin de l’hégémonie mondiale
 des États-Unis. Sauf si la doctrine Wolfowitz est abandonnée,
 la guerre nucléaire en sera la conséquence probable.
Paul Craig Roberts (www.paulcraigroberts.org)
[1] La doctrine Wolfowitz est la description d’une stratégie globale
 américaine qui devait rester confidentielle mais qui a été dévoilée
 dans le New York Times le 8 Mars 1992
 (http://www.nytimes.com/1992/03/08/world/us-strategy-plan-calls-for-insuring-no-rivals-develop.html).
 Elle repose sur les 6 piliers suivants :
  1. maintien des USA comme seule superpuissance dans le monde
  2.  (et visant à saboter toute émergence d’une superpuissance concurrente, Russie ou autre)
  3. établissement du leadership des USA dans l’ordre des relations internationales
  4. défense des interventions unilatérales ; minimiser le rôle des coalitions internationales
  5. institution des interventions [entre autres militaires] préventives
  6. prise en compte du danger causé par un potentiel renouveau de la Russie [du point de vue militaire]
  7. défense des intérêts occidentaux pour la mainmise sur les ressources pétrolières du Moyen-Orient
  8.  et de l’Asie du sud-ouest [péninsule arabique]
pas d'inquiétude,avec wolfowitz,tout ira au plus mal...
http://www.les-crises.fr/traduction-exclusive-washington-cherche-la-mise-a-mort-de-la-russie-par-paul-craig-roberts/#!prettyPhoto

heureusement,la riposte est la...
 

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